Tournée réussie pour Jovenel Moïse
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- Jun 19, 2017
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Le président de la République lors de sa rencontre avec le vice-président des Etats-Unis,
Mike Pence. Photo: la Présidence.
Le président de la République, Jovenel Moïse a obtenu le support des pays voisins pour combattre la corruption, au terme de sa participation au Sommet sur les investissements de la Chambre Haïtiano-Américaine de commerce de Floride, organisé du 15 au 17 juin 2017 à Miami (États-Unis d’Amérique). Dans un bilan-fleuve au cours desquels, il a fait la lumière sur les quelques points abordés lors de sa rencontre avec le vice-président américain, Mike Pence, ainsi que les membres de la communauté haïtienne de la diaspora.
« S’il faut lutter contre la corruption dans son pays, il faut avoir le support de tous ses voisins. Depuis 1954, Haïti reçoit d’aide des États-Unis, mais aujourd’hui ce dont nous avons le plus besoin, ce sont des supports pour combattre la corruption au sein du pays » fait savoir le chef de l’État Jovenel Moïse. Il affirme vouloir faire de la lutte contre la corruption, son cheval de bataille afin de permettre de retrouver des fonds pour réaliser leurs projets.
« Nous avions discuté également sur le thème de renforcement de la Police nationale d’Haïti (PNH), parce qu’il est très important de surveiller les mers. Nous travaillons pour qu’il y ait un système pour surveiller la mer d’Haïti » fait savoir le chef de l’État. En ce sens, Haïti ambitionne de faire partie de l’accord que les États-Unis entretiennent avec les îles Turcs, et les îles Bahamas, ce qui permettra aux gardes côtières haïtiennes de faire la surveillance maritime.
Ainsi, projettet- il dans le prochain budget de faire l’acquisition de bateaux pouvant nourrir des marins ainsi que l’équipage pendant un mois afin de faire la surveillance maritime. Le chef de l’État ambitionne également de déposer devant le Parlement une Loi sur la réforme du Service maritime et de navigation d’Haïti (Semanah).
Rencontre harmonieuse avec Mike Pence
Le président Moïse, accompagné du chancelier Antonio Rodrigue, de son chef de Cabinet, Wilson Laleau et de l’ambassadeur Paul Altidor, s’est rendu au campus de l’Université internationale de la Floride, où il a rencontré en marge du Sommet, le vice-président, américain Mike Pence en vue de poursuivre les discussions sur certains dossiers abordés avec le secrétaire américain à la sécurité intérieure John Kelly au Palais national le 31 mai dernier.
Au cours de cette rencontre, il a discuté avec le vice-président américain de l’immigration et autour de la problématique des 60 mille migrants haïtiens, qui encourent le risque d’être déportés, malgré le prolongement de leur Statut de protection temporaire (TPS) pour six mois, soit jusqu’au 22 janvier 2018. « Au nom du président Trump, le vice-président a félicité le président Moïse pour son élection au début de cette année, et a souligné les efforts d’Haïti pour pourvoir les postes clés au sein du gouvernement », lit-on dans le communiqué de l’Ambassade des États-Unis en Haïti.
Les deux responsables ont insisté sur l’importance de poursuivre un programme de réformes économiques dans le but d’attirer les investissements et de générer de la croissance, ajoutet- il.
Le vice-président Pence et le président Moïse ont réaffirmé leur engagement commun de continuer à construire de solides liens bilatéraux, et poursuivre leur collaboration sur les questions d’intérêts mutuels. Il avait abordé également le problème de l’aéroport, notamment l’aéroport international de Toussaint Louverture, qui depuis sa création n’a pas un système de radar. Il indique qu’il travaille pour que la Loi sur l’aviation civile contenue parmi les 29 lois dans l’agenda législatif soit déposée pour être sanctionnée dans la deuxième session ordinaire de l’année législative.
La problématique de l’insécurité
Le chef de l’État renouvelle sa détermination de travailler pour le retour de la sérénité au sein des familles haïtiennes. De concert avec la PNH, il est prêt à travailler pour mettre sur pied un service de renseignements et d’intelligence. Sur ce point, il a mis en évidence le problème de l’identification des motocyclettes dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Le chef de l’État, Jovenel Moïse affirme que près 326 mille plaques de motocyclettes sont déjà prêtes pour leur identification.
Des promesses pour l’amélioration de l’énergie
Le chef de l’État, Jovenel Moïse, envisage d’améliorer le rationnement en énergie dans le pays. Car, d’après lui, aucun pays sur terre ne peut réussir sans résoudre le problème énergétique. « Il n’est pas possible que nos besoins dépassent un gigawatt (gW) de courant, alors que nous avons la capacité d’installer entre ce que peut offrir le secteur privé et ce que l’État contient, qui ne dépasse pas 290 Mégawatts (mW) », indique le président Moïse.
Il leur indique que les infrastructures énergétiques sont extrêmement importantes pour le pays. Il a commencé à travailler avec les producteurs locaux, pour leur dire qu’il veut changer la matrice énergétique en Haïti, pour que lorsqu’ils vont acheter ou du moins collaborer avec une société productrice d’énergie. Cette institution doit produire de l’énergie soit avec du gaz naturel, l’éolienne, le solaire, l’hydroélectrique et des biomasses, parce que Haïti ne produit pas de gaz, mais bénéficie du vent et de la lumière du soleil et des rivières.
D’après lui, il faudra un réseau électrique national, le dernier en date a été inauguré par Jean Claude Duvalier en 1970. Ce qui fait en tout 47 ans. Il sort de Péligre pour s’acheminer dans la capitale Port-au- Prince. Il faudra en tout presque 600 km de réseau pour résoudre le problème électrique dans tout le pays, afin d’interconnecter les 16 grandes villes du pays à travers les 10 départements géographiques. Ce qui permettra également au département du Nord-Ouest, ayant une capacité de production éolienne dépassant 64 Mégawat (mW), de produire de l’énergie. Les dernières études révèlent que parmi ces 64 mégawatts, le Nord-Ouest n’a besoin seulement 20 mégawatts (mW).
Il souligne que le bassin de Portau- Prince exige plus de mégawatts d’électricité, en commençant par Bois Neuf pour s’achever dans la commune de Léôgane. Ces zones ont besoin presque six cents mégawatts.
Trois études ont été réalisées sur ce problème énergétique, notamment en 1977 par les Allemands, un autre en 2010 par les Américains et tout récemment 2016 par les Français. Ces trois études ont révélé qu’il faudra un coût moyen de 250 millions de dollars américains pour réaliser 500 km de réseau de fil haute tension, 4100 km de réseau de moyenne tension.
Il invite la diaspora haïtienne en leur disant que l’État est prêt pour que les réseaux se construisent, soit en concession, soit en partenariat public-privé. Par rapport aux problèmes des embouteillages permanents sur la route de Gressier en revenant dans la capitale, le chef de l’État, pense que Port-au-Prince doit avoir une autre route périphérique, qui sort de Gressier, en passant par les mornes, pour s’acheminer dans la zone de Lafito.
Ce projet d’après lui, serait estimé à plus de 500 millions de dollars américains. Près de 30 mille voitures pourraient utiliser cette route, ce qui constitue déjà un business. Avec un système approprié, chaque véhicule qui utilise cette route devra payer le passage. Le gouvernement projette de réaliser un projet pilote dans la comme des Irois, dans la Grande-Anse, l’une des villes les plus éloignées dans le département de la Grand’Anse. « À partir du mois prochain, la commune des Irois aura de l’électricité 24 heures sur 24. C’est un système hybride qui pourra fournir 165 kW à partir du soleil et du vent. C’est une expérience pilote. Parce que c’est une petite ville qui n’a pas un grand réseau », annonce le chef de l’État.
Sur le problème foncier
Le chef de l’État a rassuré les Haïtiens de la diaspora, par rapport au problème foncier, dont ils sont le plus souvent victimes, de mettre sur pied une cellule de concert avec le ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP), et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) afin de pouvoir protéger les biens des citoyens à travers le pays.
Il conseille à chaque personne qui envisage de construire ou d’acheter des terres de s’assurer qu’ils feront l’achat dans de bonnes conditions. Ainsi, lance-t-il une mise en garde à tous ceux qui s’amusent à vendre des terres de l’État, qu’ils n’ont aucune garantie, puisque l’État peut décider à n’importe quel moment de récupérer son terrain.
Jean Élie Paul
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